SOMMAIRE :
Un guide complet pour prendre soin de sa santé féminine
Dès ma formation en naturopathie, j’avais déjà « le coup de foudre » pour tout ce qui touchait à la santé féminine : le fonctionnement du cycle menstruel, les déséquilibres hormonaux (SOPK, endométriose, aménorrhée…), la fertilité, la santé pendant la grossesse… Mais c’est en me formant à la symptothermie pour ma pratique personnelle que je suis réellement tombée dans la marmite ! Un monde s’est ouvert, je me suis encore plus passionnée pour la magie du fonctionnement du corps des femmes.
J’aimerais vous parler de cette méthode qui a changé le vécu de mes cycles et ma vision du corps de la femme.
Je n’ai jamais souhaité prendre de contraception hormonale, invasive ou définitive, je ne voulais prendre aucun risque et pourtant, je n’avais jamais entendu parler de cette méthode qui répondait à toutes mes attentes, et bien au-delà. C’est grâce à une collègue elle-même formatrice en symptothermie, que j’ai pu la découvrir et m’y former pour ma pratique personnelle.
Avant de vous en parler, j’aimerai faire un point sur :
Les méthodes de contraception naturelles ou méthodes d’observation du cycle (MOC)
Les méthodes de contraceptions naturelles offrent aux femmes une alternative non invasive et sans hormones pour maîtriser leur fertilité. Elles reposent sur la compréhension des signaux du corps pour déterminer les périodes de fertilité et d'infertilité. Il ne s’agit pas de supprimer la fonction reproductive comme les contraceptions conventionnelles.
Lors de la période fertile, c’est au couple de décider d’utiliser une méthode de contraception barrière (préservatif par exemple), l’abstinence, ou bien la possibilité de concevoir !
Voici quelques exemples de contraceptions naturelles :
Le retrait (ou coït interrompu) qui consiste à retirer le pénis du vagin avant l’éjaculation. Cette méthode est risquée car des spermatozoïdes sont présents dans le liquide pré-séminal (avant l’éjaculation et durant les préliminaires), et il peut y avoir du sperme de l’éjaculation précédente à l’intérieur de l’urètre de l’homme. Attention donc, un simple contact génital peut être fatal.
Taux d’échec : de 4 % (usage parfait) à 22 % (usage réel : efficacité mesurée dans la vie de tous les jours, prenant en compte les erreurs d’utilisation, les oublis).
La méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée (MAMA) : le fait d’allaiter sous certaines conditions bien précises provoque une aménorrhée (l’absence de retour de cycle ovulatoire) et donc un effet contraceptif jusqu’à 6 mois après l’accouchement. En cas de non-respect de toutes ces conditions, il faudra utiliser une autre méthode de contraception.
Taux d’échec : de 1% (usage parfait) à 2% (usage réel).
La méthode du calendrier (méthode des jours fixes, abstinence périodique ou Ogino-Knaus) repose sur un calcul prédictif de la période fertile selon les cycles précédents. Elle nécessite des cycles menstruels réguliers, et surtout imposerait qu’il n’y ait aucune exception qui ferait varier la date de l’ovulation (choc émotionnel, stress, maladie, décalage horaire…). D'autre part, les menstruations ne sont pas les seuls saignements qu'une femme peut observer au cours de son cycle, ce qui pourrait porter à confusion.
Taux d’échec : de 5% (usage parfait) à 25% (usage réel).
La méthode de la température consiste à suivre sa température basale (au réveil) pour détecter le moment où l’ovulation a eu lieu, sans autre information. Ce n’est pas l’idéal si votre souhait est de favoriser une conception.
Taux d’échec : de 2 % (usage parfait) à 20 % (usage réel).
L’observation de la glaire cervicale ou méthode Billings consiste à identifier et analyser sa glaire cervicale au quotidien. Cet indice utilisé seul est insuffisant car les variations peuvent être trompeuses, et la qualité de la glaire peut être moindre pour certaines femmes rencontrant des troubles hormonaux. En revanche, dans un souhait de conception, cette méthode est très intéressante voire indispensable.
Taux d'échec : de 1 % (usage parfait) à 23 % (usage réel).
La méthode symptothermique est la combinaison de la prise de température basale et de la glaire cervicale, auquel on peut aussi ajouter l’analyse du col de l’utérus. Ce qui en fait la méthode la plus fiable. Elle demande un suivi rigoureux au jour le jour mais permet à toutes les femmes de pouvoir la pratiquer, avec n’importe quel cycle et exception de santé.
Taux d’échec : de 0,4% (usage parfait) à 2% (usage réel).
Attention, donc, à ne pas confondre « contraceptions naturelles » et symptothermie. Comme vous l’aurez compris, la symptothermie est une méthode de contraception naturelle, mais malheureusement l’ensemble de ces méthodes naturelles sont souvent classifiées ensemble (par exemple sur le site de l’assurance maladie ou de la HAS), ce qui ne représente pas la fiabilité réelle de chacune d’entre elles. Fiez vous au document de l’OMS qui est plus précis.
Qu'est-ce que la symptothermie ?
Sympto pour symptômes, et thermie pour la température.
Comme déjà mentionné, la symptothermie est une méthode naturelle de suivi du cycle menstruel féminin, reconnue par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et basée sur l'observation quotidienne de différents indices corporels :
- la température basale (la température du corps le matin au réveil mesurée avec une thermomètre),
- l’observation et l’interprétation de la glaire cervicale et du ressenti à la vulve et dans le vagin,
- éventuellement la position, la texture et l’ouverture du col de l’utérus.
Ces informations soigneusement notées au jour le jour permettent de déterminer les périodes fertiles et infertiles, détecter avec précision “la fenêtré de fertilité”.
Le but de la symptothermie est d’éviter ou bien de favoriser une grossesse. C’est un outil précieux et incontournable dans une démarche d’amélioration de sa fertilité.
Comment fonctionne la symptothermie ? Comment pratiquer la symptothermie ?
Le principe fondamental de la symptothermie repose sur le fait que le corps féminin traverse différentes phases au cours du cycle menstruel, chacune caractérisée par des variations hormonales distinctes. En observant la température basale du corps et la glaire cervicale, une femme peut déterminer avec précision où elle se situe dans son cycle menstruel.
La phase menstruelle est caractérisée par une température basse et la perte de sang menstruel : le premier jour des règles correspond au premier jour du cycle, donc des observations.
La phase folliculaire ou pré-ovulatoire est caractérisée par des températures basales basses et une glaire cervicale de type crémeuse, grumeleuse, non élastique, qui augmentera en qualité au fur et à mesure.
La phase ovulatoire est indiquée par une augmentation de la température basale après l'ovulation, accompagnée d'une glaire cervicale plus abondante et de meilleure qualité (filante, transparente comme du blanc d’œuf).
La phase lutéale ou post-ovulatoire montre des températures plus élevées jusqu'à l'arrivée des menstruations, ainsi qu’une glaire cervicale de moins bonne qualité (moins abondante, jaunâtre, grumeleuse...) ou absente.
Pour pratiquer la symptothermie, il est nécessaire de bien se former pour apprendre à observer, noter et interpréter correctement ces différents signes.
La fiabilité de la symptothermie à titre contraceptif
Selon les études scientifiques, lorsque la méthode est pratiquée de manière rigoureuse et correcte, elle peut présenter un taux de fiabilité de contraception égale voir supérieure à certaines méthodes contraceptives conventionnelles. Par exemple, la symptothermie a un taux d'efficacité pratique supérieur à celui de la pilule.
Lorsque l’on parle de la fiabilité d’une méthode de contraception, on se réfère souvent à l’indice de Pearl : le nombre de femmes sur 100 étant tombées enceintes sur une période d’un an.
Par exemple, un indice de Pearl de 2 signifie que 2 femmes sur 100 sont tombées enceinte sur cette année. Cela correspond à une fiabilité de 98 % pour cette méthode.
Pour les méthodes de contraception reconnues, l’indice de Pearl séparé en deux :
le taux de fiabilité théorique (avec un usage parfait et systématique, dans un cadre d’étude scientifique)
le taux de fiabilité pratique (usage dans la vie, avec les erreurs humaines possibles).
Les méthodes naturelles, qui demandent une prise en charge active de la part de l’utilisatrice présentent une plus grande différence entre le théorique et la pratique. Contrairement par exemple à un DIU hormonal (stérilet) qui aura un taux de fiabilité théorique et pratique quasiment identique car il ne présente pas de marge d’erreur possible de la part de l’utilisatrice.
Selon les études scientifiques sur la symptothermie, la fiabilité théorique est élevée : On obtient 99,6 % avec abstinence sur la période fertile et 99,4 % avec utilisation de méthodes barrières pendant la période fertile.
La symptothermie fait donc partie des méthodes à l’indice de Pearl le plus intéressant avec un résultat de 0,4 pour un usage parfait.
Il est donc fortement recommandé aux femmes et couples intéressés de recevoir une formation adéquate et de suivre attentivement les indications et conseils fournis par les professionnels de santé qualifiés. Cela contribuera à maximiser son efficacité et sa fiabilité dans l'atteinte des objectifs souhaités.
Les avantages de la symptothermie
Ne pas recourir à des produits chimiques ou hormonaux. En effet, les contraceptions hormonales de synthèse (pilules ou implants) peuvent à long terme présenter des risques de déséquilibres hormonaux chez certaines femmes en perturbant le fonctionnement naturel du système hormonal et en entraînant divers effets indésirables (sautes d'humeur, changements de poids, maux de tête, diminution de la libido, douleurs et parfois complications plus graves). Après l'arrêt de la contraception hormonale, certaines femmes peuvent mettre un certain temps à retrouver un équilibre hormonal naturel, affectant potentiellement leur fertilité.
Compréhension du cycle menstruel : Elle permet une connaissance approfondie du fonctionnement individuel du cycle menstruel, aidant les femmes à détecter d'éventuels problèmes de santé ou à adapter leur mode de vie en fonction des différentes phases de leur cycle, pour gagner en bien-être au quotidien.
Respect de l'environnement : Contrairement aux contraceptions conventionnelles, elle ne génère pas de déchets inutiles (chimiques ou physiques).
Une contraception de couple : Elle responsabilise le couple et renforce sa communication, au lieu de reposer uniquement sur la responsabilité d’un des partenaires comme dans la plupart des contraceptions conventionnelles. Les deux partenaires doivent être en accord pour vivre la méthode ensemble.
Faciliter la conception : Elle permet d'identifier précisément la période optimale de fertilité en reconnaissant le moment précis de l'ovulation, pour accroître significativement les chances de conception sans avoir recours à des méthodes plus intrusives ou médicales.
Les inconvénients de la symptothermie :
Pour ma part, je n’y vois pas d’inconvénient particulier, mais pour certaines il peut y avoir des réticences. Je vous cite celles que j’ai pu entendre :
La période d'apprentissage pour comprendre et interpréter correctement les signes de son corps. Il faut plusieurs mois avant de pouvoir être autonome et pratiquer efficacement.
Une observation quotidienne, une discipline rigoureuse et une compréhension claire des signaux physiologiques de son corps. Investissement d’environ 2 minutes par jour.
L’erreur humaine possible qui pourrait influencer la précision des prédictions, comme toute méthode basée sur l’observation.
Adaptation de la sexualité : il faudra utiliser une contraception barrière ou bien une sexualité sans pénétration pendant les périodes fertiles.
Que faut-il savoir avant de se lancer dans la pratique de la symptothermie ?
Voici quelques éléments importants à connaître avant de se lancer en symptothermie :
Il est indispensable de suivre une formation adéquate pour comprendre correctement la méthode.
Vous devrez investir dans du matériel de base : un thermomètre basal précis (à double décimale) pour prendre votre température et un carnet ou une application pour enregistrer vos observations quotidiennes. Découvrir ici le thermomètre adapté.
Vous devrez être régulière pour obtenir des données précises et fiables. C’est une sorte d’engagement avec soi-même et dans le couple, une volonté de suivre ses signes physiologiques.
Prévoir un soutien et un suivi de la part d'un professionnel de santé qualifié ou d'une communauté de pratiquants de la symptothermie pour poser vos questions, partager des expériences et recevoir des conseils si nécessaire.
Quand commencer la symptothermie ?
Toute femme menstruée peut commencer à pratiquer la symptothermie quand elle le souhaite. C’est encore plus intéressant si vous avez des dérèglements hormonaux et des « cycles chaotiques », car cela vous permettra de mieux comprendre ce qu’il se passe dans votre corps et trouver des solutions adéquates. Vous pouvez aussi débuter après des années d’autres contraceptions, ou bien à l’approche de la ménopause, il n’y a pas d’âge pour mieux comprendre son corps !
Vous pouvez débuter les observations à partir du premier jour de votre cycle (le premier jour des règles : sang frais et rouge).
L’importance de se former à la méthode symptothermique
Vous l’aurez compris, se former à la méthode symptothermique avec un professionnel compétent est un investissement précieux mais surtout essentiel pour éviter les erreurs d'interprétation et apprendre à interpréter correctement les signaux physiologiques, afin d’en avoir une utilisation efficace et fiable.
Se former offre également la possibilité de poser des questions spécifiques, de dissiper les doutes et de s'assurer d'une utilisation sûre et correcte, garantissant ainsi des décisions éclairées concernant la santé reproductive et le bien-être général.
Il existe plusieurs approches pour se former à la pratique de la symptothermie en France :
CLER Amour et Famille, association chrétienne qui enseigne la méthode Cyclamen, (anciennement MAO ou Méthode d’Auto Observation)
Planning Familial Naturel, association belge qui enseigne la méthode allemande Sensiplan
Eden Fertilité, institut francophone qui a élaboré sa propre méthode sur le fondement des règles Sensiplan (c’est celle à laquelle j’ai été formée)
SymptoTherm, fondation suisse qui a développé une application de symptothermie
Il est possible de suivre ces formations avec des monitrices en présentiel ou en ligne.
Il existe des livres et ressources supplémentaires si vous souhaitez en apprendre davantage sur la symptothermie.
Pourquoi on ne m’en a pas parlé plus tôt ?
Quand je commence à parler de ce type de contraception, j’entends souvent que « c’est une méthode de grand-mère », détrompez-vous ! C’est une méthode très récente, ce qui explique pourquoi on manque encore de connaissances, même si cela prend une grande ampleur (suite aux nombreux effets secondaires des contraceptions hormonales se faisant ressentir ces dernières années). Ce sont plutôt les méthodes naturelles ou même la pilule qui sont vieilles comme nos grand-mères, pas la symptothermie !
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les professionnels de santé prescripteurs de contraceptions (médecins, gynécologues et sage-femmes) n’abordent que très peu la symptothermie :
Le manque de formation : La formation médicale traditionnelle ne met généralement pas l'accent sur les méthodes de suivi naturel du cycle menstruel. Les professionnels de santé peuvent donc ne pas avoir reçu de formation approfondie sur ces méthodes et se concentrer davantage sur les contraceptifs conventionnels ou les traitements médicaux.
La préférence pour les méthodes conventionnelles : La plupart des professionnels de santé sont habitués à recommander des contraceptifs conventionnels en raison de leur large acceptation, et du fait que les contraceptifs hormonaux sont pour eux la réponse au traitement des troubles menstruels (je ne partage pas cet avis, ce sera l’objet d’un autre article sur le fonctionnement de la pilule contraceptive).
Manque de temps pour les conversations approfondies : En raison des contraintes de temps dans les consultations médicales, les professionnels de santé peuvent privilégier des méthodes contraceptives plus simples et rapides à prescrire, plutôt que de discuter de méthodes alternatives plus complexes comme la symptothermie, qui demandent souvent un suivi plus personnalisé pour autonomiser les femmes.
Bien que la symptothermie puisse ne pas être largement discutée dans les consultations médicales traditionnelles, il est important de noter que certains praticiens de santé holistique ou spécialisés dans la santé féminine peuvent être plus ouverts à discuter de ces méthodes et à les recommander à leurs patientes. Il est toujours recommandé de discuter ouvertement avec son médecin des différentes options disponibles afin de trouver la méthode qui convient le mieux à ses besoins et à son mode de vie.
Conclusion
La symptothermie offre une perspective unique sur la santé féminine, permettant aux femmes de se reconnecter à leur corps et de prendre des décisions éclairées.
Bien que cela demande une certaine rigueur, les avantages qu'elle offre en termes de conception ou contraception naturelle, de compréhension du cycle menstruel et de respect de l'environnement en font une méthode attrayante pour celles qui recherchent une approche naturelle, non invasive et partagée avec le partenaire.
C’est en tous points celle qui me correspond, et dont je me ferai le plaisir de parler avec vous lors d’une consultation individuelle ou d’un atelier du cycle si vous le souhaitez. C’est d’ailleurs un des premiers point que j’aborde dans les consultations pour la fertilité, afin de vous guider pour mieux cibler la période la plus fertile de votre cycle. En revanche, je ne suis pas monitrice de la méthode si vous souhaitez l’utiliser à titre contraceptif.
En espérant que vous trouverez LA méthode qui vous convient le mieux, celle-ci ou non ! Parlez-en avec votre médecin et ne restez pas avec des questions.
A bientôt, et n'hésitez pas à partager cet article à une personne qui en aurait besoin !
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